
Vincent officie en tant que Directeur Design Authority au cœur de l'activité mondiale SIX. Mais à quoi correspond ce métier, où les compétences techniques semblent avoir autant d’importance que les talents de transmission et de relationnel ? C’est ce que Vincent nous explique ici. Attention spoiler : l’un des grands secrets de sa réussite tient en un mot, « agilité ».
Le pied à l’étrier (et les mains dans la machine)
Vincent, lui, a emprunté la voie classique d’une école d’ingénieur. Son champ d’expertise ? Les télécommunications, avec une spécialisation en traitement du signal et des images. En choisissant cette option, Vincent savait très certainement qu’il donnait le ton général pour toute sa carrière : une couleur très technique, faite d’encodage, d’algorithmes hyper optimisés, d’un travail au plus près des machines et de leurs secrets.
Vincent commence à travailler pour Thales en tant que développeur logiciel en 1999. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a un peu d’exotisme dans ce premier poste, d’une certaine manière : Vincent commence en effet par développer des protocoles d'échange entre les machines du système de communication d’un pays du grand export.
La révélation : de la machine à la méthodologie
Pendant plusieurs années, Vincent a donc mobilisé ses talents techniques sur des "Solaris Sun" : des machines qu’on pourrait comparer à des serveurs ancienne génération. Sa mission ? Fluidifier l’échange d’information et garantir la confidentialité dans tous les échanges entre ces machines. Puisque l’on parle de fluidité, c’est précisément après cette expérience que quelque chose de nouveau commence à chatouiller les neurones de Vincent. Sa curiosité s’éloigne un peu des machines pour se diriger vers une méthodologie. À l’époque, on parlait volontiers d’extreme programming. Aujourd’hui, on trouve qu’agilité, ça sonne mieux.
« Ce qui m’a tout de suite plu, dans le développement en mode Agile, c’est qu’on réinvente les méthodes, qu’on se permet les pas de côté pour faire mieux, de manière plus flexible, plus intuitive. En résumé, on ne suit pas rigoureusement les méthodes pré-établies et suivies jusque-là. Avec la méthode Agile, on n’attend pas d’avoir développé entièrement le produit pour vérifier qu’il fonctionne bien – et qu’il correspond bien aux attentes du client. Et si ça ne collait pas bien ? Le client devait avoir du temps, et aussi de l’argent, pour lancer toute une nouvelle boucle menant à un nouveau développement. » Et c’est qu’il en fallait, du temps : parfois, la mise au point d’une nouvelle solution pouvait prendre plusieurs années, du fait du haut degré de complexité technique.
Vincent va par la suite endosser l’habit de coach auprès d’équipes Thales sur cette nouvelle approche, destinée à faire bien des adeptes. « Thales a accepté de me faire confiance sur un sujet tout à fait nouveau pour le groupe. Les collaborateurs auxquels j’ai été confronté auraient pu se montrer réfractaires, et cela aurait été compréhensible : j’étais, sur le papier, un nouveau venu apportant une méthode peu ou pas connue. Personne n’a envie de s’aventurer sur un terrain hasardeux et de faire échouer des projets qui s’étalent en moyenne sur deux ans. Pourtant, les experts Thales ont décidé de jouer la carte de l’ouverture. »
Mettre la technique au service des projets
Cette grande aventure au pays de l’Agilité, Vincent l’a d’abord menée en occupant un poste de Responsable technique de projet. Aujourd’hui, il continue sur le même fil rouge, mais en coiffant une casquette plus globale : celle de Directeur Design Authority. À ce titre, il supervise de nombreux appels d’offres pour de beaux projets. Que retient Vincent – cet « enfant de la technique » – de ce passage à une vision plus globale ? « Dans la méthode Agile et dans mon changement de poste, je place un enseignement : il faut placer la technique au service du projet, toujours, et toujours plus. Peu importe l’expertise dure d’un collaborateur, il ne doit jamais oublier la grande finalité : celle du projet global. »
Des raisons de se sentir épanoui
Parmi les nombreux projets que Vincent a pu prendre sous son aile, ce sont ceux liés à la connectivité qui lui ont apporté la plus grande satisfaction, de toute évidence. « Concevoir la connectivité entre les systèmes, c’est utiliser la technique pour en accroître les bénéfices au profit d’un spectre plus large d’utilisateurs. C’est donner toujours plus de sens à ce que nous mettons en place. Et là encore, en se concentrant sur l’utilisateur, l’agilité permet de le faire de manière plus rapide, et plus intuitive. »
Mais le plaisir que prend Vincent dans son travail au quotidien va bien au-delà de la seule dimension projet. C’est auprès de ses collègues, proches et moins proches, qu’il trouve de vrais points d’ancrage. « J’ai deux types de relations très satisfaisantes dans l’univers Thales. Il y a d’une part les collègues qui partagent la même passion pour la technique : avec eux, c’est le plaisir de se comprendre et de faire émerger des idées et des solutions ! Et puis il y a les collègues qui se sentent plus éloignés de toutes ces notions d’agilité et des préoccupations techniques : lorsque je réussis à leur transmettre une idée, une méthode et que, plus tard, je les vois avancer seuls, en toute autonomie, j’ai le sentiment d’avoir servi à quelque chose. C’est, toujours et encore, le plaisir de l’esprit d’équipe. »
Les conseils de Vincent :
- Ne pas avoir peur de « travailler » au-delà du domaine pour lequel on a été initialement mobilisé. Cela ne veut pas dire prendre des initiatives inconsidérées. Cela signifie simplement se donner la possibilité de révéler une nouvelle plus-value pour le projet, donc pour le Groupe, mais aussi une plus-value pour soi-même. Parce qu’on peut se découvrir de nouvelles compétences et que, quelle que soit l’issue, il y a une grande satisfaction à explorer et ne pas s’auto-limiter.
- Croire au pouvoir de la communication, du relationnel et de la vulgarisation : c’est en aidant collègues et clients à comprendre que, tous ensemble, nous pouvons déployer le plein potentiel d’un projet.
- Ne jamais négliger le relationnel en dehors des rapports hiérarchiques directs : la collaboration et les échanges de bonnes idées se jouent à grande échelle !